Comme si les choses n'étaient pas assez serrées à la NASA, la Chambre et le Sénat des États-Unis ont maintenant décidé de couper le financement pour redémarrer la production de plutonium-238 (Pu-238), la source d'alimentation de nombreux engins spatiaux robotisés de la NASA. En vertu de l'Atomic Energy Act de 1954, seul le Département américain de l'énergie est autorisé à posséder, utiliser et produire des matières et des installations nucléaires, et la NASA doit donc compter sur le DOE pour produire ces sources d'énergie et le combustible. Un rapport du National Research Council indique que «le jour du calcul est arrivé» et que la NASA a déjà été contrainte de limiter les missions dans l'espace lointain en raison de la pénurie de Pu-238.
Le Pu-238 est nécessaire pour les générateurs thermoélectriques à radio-isotopes (RTG) qui alimentent les systèmes et les instruments des engins spatiaux qui voyagent trop loin du Soleil pour dépendre de l'énergie solaire ou atterrir sur des surfaces avec de longues «nuits». Par exemple, le vaisseau spatial Voyager utilise des RTG et est toujours en mesure de communiquer et de renvoyer des données scientifiques après plus de 30 ans de fonctionnement, et se trouve maintenant sur les bords extérieurs de notre système solaire.
Le Pu-238 est coûteux à produire, mais il dégage un rayonnement alpha à faible pénétration, qui est beaucoup plus facile à protéger contre le rayonnement produit par d'autres isotopes.
Le Pu-238 ne se produit pas naturellement et les États-Unis n'en ont plus produit depuis la fin des années 80. Il a acheté du Pu-238 pour des missions de la NASA à la Russie au cours des années 1990, mais ces fournitures seraient maintenant épuisées. Le NRC a basé son estimation des besoins de la NASA en Pu-238 sur une lettre envoyée par la NASA au DOE le 29 avril 2008 détaillant les missions de science spatiale et d'exploration lunaire prévues pour les 20 prochaines années.
Le coût du redémarrage de la production semble être la principale raison de la réduction, car selon les estimations, elle coûterait au moins 150 millions de dollars.
Le DOE a demandé 30 millions de dollars pour l'exercice 2010 pour redémarrer la production, mais la Chambre l'a réduit à 10 millions de dollars en adoptant le 17 juillet le projet de loi de crédits pour l'énergie et l'eau (HR 3183). Le Sénat est allé encore plus loin (art.1436), coupant complètement des fonds pour relancer la production de Pu-238.
Les comités des crédits de la Chambre et du Sénat se sont plaints que le DOE n'avait pas expliqué comment il utiliserait les fonds.
Mais si les fonds ne sont pas bientôt disponibles, la NASA devra peut-être revoir considérablement ses plans pour les missions New Frontiers, les rovers lunaires et d'autres missions dans l'espace lointain. Il existe d'autres isotopes qui ont été utilisés dans le passé, comme le strontium-90, mais le Pu-238 s'est révélé le plus efficace. La NASA a également sollicité des idées pour des sources d'énergie alternatives.
Source: Politique spatiale en ligne