MOST, le premier télescope spatial canadien, célèbre son premier anniversaire aujourd'hui, mais ses derniers résultats surprenants pourraient gâcher la fête pour d'autres astronomes dont les résultats antérieurs sont maintenant remis en question.
L'équipe MOST a utilisé son petit mais puissant satellite comme stéthoscope stellaire pour prendre le pouls de l'une des étoiles les plus connues de la Galaxie, appelée Procyon (PRO-see-yon), et a été choquée de découvrir que son patient cosmique est un? doublure plate?. L'étoile ne montre aucune des pulsations prédites par plus de 20 ans de théorie et d'observations antérieures de la Terre. La revue Nature publiera ces résultats inattendus le 1er juillet.
"L'absence d'impulsion ne signifie pas que l'étoile Procyon est morte," a expliqué Jaymie Matthews, scientifique de la mission MOST, de l'Université de la Colombie-Britannique. «Mais cela signifie que certaines de nos théories de longue date sur les étoiles comme celle-ci doivent être mises sur la liste critique. Et que les futures missions spatiales qui suivront la voie de MOST devront revoir leurs listes de cibles et leurs stratégies d'observation à la lumière de ce résultat nul.
MOST, qui signifie Microvariability and Oscillations of STars, est une mission de l'Agence spatiale canadienne. L'UBC est le maître d'œuvre des opérations instrumentales et scientifiques de la mission MOST.
MOST n'est pas beaucoup plus gros qu'une valise mais est capable de mesurer les variations de luminosité des étoiles plus précisément que tout autre instrument sur Terre ou dans l'espace. Il a été lancé il y a un an le 30 juin, à bord d'un missile nucléaire russe modifié. Pour marquer l'occasion, la plupart des scientifiques ont célébré avec une fête d'anniversaire avec un gâteau et un «espace» déshydraté. crème glacée.
"MOST n'a qu'un an, mais il s'avère que c'est un enfant très précoce," a déclaré Roger Colley, un haut fonctionnaire de l'Agence spatiale canadienne. «Au cours de ses six premiers mois de fonctionnement, MOST nous a déjà donné de nouvelles perspectives sur les étoiles que nous pensions connaître le mieux, celles de notre propre arrière-cour galactique. De cette façon, il fournit de nouvelles perspectives sur le Soleil, l'étoile que nous devons mieux comprendre pour prédire l'avenir de notre planète. »
Le télescope spatial MOST canadien a été lancé depuis le nord de la Russie, en juin 2003, à bord d'un ancien ICBM (missile balistique intercontinental) soviétique converti à un usage pacifique. Pesant seulement 54 kg, ce microsatellite de la taille d'une valise est équipé d'un petit télescope et d'une caméra électronique pour étudier la variabilité stellaire.
Sa première cible principale était Procyon, la huitième étoile la plus brillante du ciel nocturne, semblable au Soleil mais plus massive et plus avancée dans la vie. Les astronomes avaient conclu que Procyon était le meilleur candidat pour la nouvelle technique d'astérosismologie. ? en utilisant des vibrations de surface pour sonder l'intérieur d'une étoile, de la même manière que les géophysiciens utilisent les vibrations sismiques pour sonder le noyau terrestre.
MOST a surveillé Procyon jusqu'à huit fois par minute pendant 32 jours, avec des défaillances totalisant seulement sept heures sur toute cette période. Accumulant environ 250 000 mesures individuelles, MOST a atteint un niveau de précision de mesure de la lumière au moins 10 fois meilleur que le meilleur jamais atteint auparavant depuis la Terre ou l'espace. L'équipe MOST a été surprise de constater que Procyon ne vibrait pas et a rapidement montré qu'un traitement plus minutieux des modèles stellaires indiquait qu'il devrait en effet être stable.
L'absence d'ondes détectées à la surface de Procyon a ironiquement généré des ondes dans la communauté mondiale des astronomes stellaires. Ces résultats contredisent les théories et les preuves observationnelles qui s'étaient accumulées au cours des 20 dernières années. Plusieurs missions spatiales internationales prévues ont été conçues sur la base de la ferme conviction que des étoiles comme Procyon pulsent. Les résultats de MOST signifient que les listes de cibles et les stratégies d'observation de ces satellites pourraient devoir être sérieusement remaniées.
Les cibles futures de MOST incluent d'autres étoiles représentant le Soleil à différents stades de sa vie et des étoiles connues pour avoir des planètes géantes. MOST est conçu pour être en mesure d'enregistrer les minuscules changements de luminosité qui se produiront lorsqu'une planète orbite autour de son étoile parente. La façon dont la lumière change informera les astronomes de la composition atmosphérique de ces mondes mystérieux, et même s'ils ont des nuages.
«C'est comme faire un bulletin météo pour une planète en dehors de notre système solaire» dit le Dr Jaymie Matthews, scientifique de mission MOST, de l'Université de la Colombie-Britannique.
MOST (Microvariability & Oscillations of STars) est une mission de l'Agence spatiale canadienne. L'UBC est le maître d'œuvre des opérations instrumentales et scientifiques de la mission MOST.
Dynacon Inc. de Mississauga, en Ontario, est le maître d'œuvre du satellite et de son exploitation, avec l'Institut d'études aérospatiales de l'Université de Toronto (UTIAS) comme sous-traitant majeur.
MOST est suivi et exploité via un réseau mondial de stations au sol situées à UTIAS, UBC et à l'Université de Vienne.
D'autres partenaires incluent le Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, Universit? de Montréal et de l'Université St. Mary à Halifax.
Pour plus d'informations sur MOST, visitez: www.astro.ubc.ca/MOST/
Pour plus d'informations sur l'Agence spatiale canadienne, visitez: www.space.gc.ca/asc/fra/default.asp
Source originale: Communiqué de presse UBC